Une petite histoire du Lycée François Raynouard

UN BATIMENT RELIGIEUX

A l’origine, en 1826, une maison de la place Saint Pierre abritait le « Petit Séminaire ».

Cette maison, devenue trop exiguë pour accueillir les élèves, une nouvelle construction est prévue et le « Petit Séminaire Saint Charles » est inauguré en 1856.
Un établissement de cette envergure répondant aux besoins de l’éducation est un fait remarquable pour l’époque. La reproduction ci-contre du « Bois gravé » du XIXème siècle vous présente la structure principale du Lycée Raynouard.

UN CHANGEMENT DE DESTINATION SINGULIER…

Après la loi de séparation de l’Église et de l’État, le  » Petit Séminaire  » fut dans l’obligation de cesser son activité. Le départ des religieux se fit en Décembre 1906.
Sur demande de la commune de Brignoles, le  » Petit Séminaire  » devint une caserne mais aussi un lieu culturel car de nombreuses soirées artistiques furent données par le 8ème Régiment d’Infanterie Coloniale. Les militaires restent en place jusqu’en 1912. Pendant la guerre 1914/1918, le bâtiment sert d’hôpital militaire et de base arrière pour la préparation des troupes.

L’École Primaire puis l’École Primaire Supérieure voient le jour dans les années 1920, 1930 aux établissement Raynouard (Garçons) et Liberté (Filles). Dans les années 40, ces deux écoles sont remplacées par des collèges, qui seront réquisitionnés par l’armée allemande.

LA PÉRIODE CONTEMPORAINE…

En 1945, le collège Raynouard et le collège Liberté reprennent leurs activités scolaires. En 1946, deux classe mixtes regroupant les deux collèges sont ouvertes pour la préparation à la première partie du baccalauréat. Dès 1952, Les classes restent mixtes à partir de la seconde.
Le cycle d’étude va jusqu’à la seconde partie du baccalauréat dans les spécialités Sciences Ex. et Philo.
En 1971, les deux établissements se séparent : le collège Liberté reste un collège, le collège Raynouard devient un lycée.

QUI ETAIT AU JUSTE RAYNOUARD ?

François Juste Marie Raynouard est un auteur dramatique et un philologue français, né à Brignoles (Var) le 8 septembre 1761.
En 1784, après ses études de droit à Aix en Provence, il se rendit à Paris, entraîné par ses goûts littéraires ; mais il ne tarda pas à revenir en Provence pour exercer la profession d’avocat.
La révolution trouva en lui un partisan déclaré de la liberté. De retour à Paris, il fut élu, en 1791, député suppléant à l’Assemblée Législative.
A l’époque des grandes luttes de la Convention, Raynouard, qui était attaché au parti des Girondins proscrits, retourna en Provence mais fut arrêté, reconduit à Paris et enfermé à l’Abbaye. Rendu à la liberté, il composa une tragédie « Caton d’Utique » dont il ne fit tirer que quarante exemplaires pour ses amis (1794).

Voyant qu’il lui serait difficile de vivre de sa plume, il retourna dans le Var et y reprit la profession d’avocat. Ayant amassé une petite fortune, il rejoint Paris où il reçut le prix de poésie de l’Institut pour un petit poème « Socrate au temple d’Aglaure ».

Raynouard commençait à désespérer de voir jouer ses œuvres lorsque, en 1805, Bonaparte apprit par hasard que la Comédie Française possédait une tragédie en cinq actes intitulée « les Templiers ». Par ordre de Napoléon, cette œuvre fut représentée en 1805. Elle obtint un éclatant succès.
Deux ans plus tard, l’ Académie Française appela Raynouard à occuper le fauteuil de Lebrun-Pindare, et l’Institut, dans son rapport de 1810 sur les prix décennaux, signala « les Templiers » comme étant la seule pièce digne de remporter la plus haute récompense.
En 1806, sur la présentation du Sénat, Raynouard est nommé membre du Corps législatif ; il s’y fit remarquer par son aptitude aux affaires et par sa connaissance approfondie de la législation.
Nommé secrétaire perpétuel de l’Académie en 1817, il donna sa démission en 1826, lorsque le ministère eut proposé aux Chambres un projet de loi contre la presse.

Simple, de mœurs austères, désintéressé, Raynouard était un véritable philosophe pratique.
Il passa les dernières années de sa vie à Passy, près de Paris où il mourut en 1836.
De nombreuses œuvres sont cités dans l’article dont est issu ce texte, rédigé par Pierre LAROUSSE.

OEUVRES DE RAYNOUARD

Choix de poésies originales des troubadours, 6 vol. (Paris, Didot, 1816)
Recherches sur l’ancienneté de la langue romane (Paris, Didot, 1816)
Éléments de la grammaire de la langue romane avant l’an 1000 (1816)
Des troubadours et des cours d’amour (Paris, 1817)
Grammaire comparée des langues de l’Europe latine dans leurs rapports avec la langue des troubadours (Paris, Didot, 1821)
Histoire du droit municipal en France sous la domination romaine et sous les trois dynasties, 2 vol. (Paris, Sautelet, 1829)
Essai historique sur les bardes, les jongleurs et les trouvères normands et anglo-normands (Paris, Impr. royale, 1834)
Influence de la langue romane rustique sur les langues de l’Europe latine (Paris, impr. de Crapelet, 1836)
Lexique roman ou dictionnaire de la langue des troubadours comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 6 vol. (Paris, Silvestre, 1836-1844)
etc ………