Le Blob du Lycée
Notre lycée a été sélectionné avec d’autres pour participer à une action initiée par le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) et le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), en liaison avec une chercheuse, Audrey Dussutour. Il s’agissait de réaliser les mêmes expériences sur le blob que celles réalisées par l’astronaute Thomas Pesquet dans la station internationale pour voir l’effet de la micropesanteur sur cet organisme.
Nous avons ainsi reçu à la rentrée un kit de sclérotes de Physarum polycephalum, une créature très énigmatique, que nous avons pu étudier avec la classe de 202. Il s’agit de blobs endormis, séchés sur un papier filtre qu’il faut humidifier pour les réveiller.
Les objectifs étaient de :
- Découvrir le Blob
- Comprendre sa structure et son mode de développement
- Préparer les futures expériences (identiques à celles de Thomas Pesquet dans l’ISS) –
Dans un premier temps il a fallu le multiplier afin que chaque binôme d’élèves puisse étudier un organisme, puis les rendormir pour obtenir de nouveaux sclérotes utilisables dans le cadre de l’expérimentation. Le blob étant friand d’avoine nous avons pu le cultiver en le déposant sur des géloses recouvertes d’avoine.
Il a fallu aussi au préalable fabriquer une boîte (Blob Box) pour qu’il puisse se développer à une faible luminosité pour ne pas le gêner tout en permettant son suivi.
Enfin réveillé le Lundi 18 octobre, les Blobs du lycée ont donc commencé leur croissance et l’exploration de boîtes de Pétri.
Deux protocoles expérimentaux ont ainsi été mise en œuvre.
-Le premier a permis de tester les capacités d’exploration du blob, placé sur du papier-filtre dans une boîte de pétri, sans nourriture. Des photographies régulières du blob ont été programmées afin de mesurer sa structure et son déplacement.
-Avec quatre flocons d’avoine déposés à équidistance, le second protocole a permis d’apprécier les mêmes paramètres quand le blob choisit une stratégie pour se nourrir.
Nous avons donc pu observer deux résultats :
Le blob “exploration”, dans des conditions optimales mais sans aucune source de nourriture, est devenu sclérote très rapidement.
Le blob “exploitation”, dans des conditions optimales et avec source de nourriture s’est développé vers les flocons d’avoine
Les photos prises pendant une semaine toutes les 30 minutes nous ont permis d’obtenir un time laps. Le même time-lapse a été réalisé par Thomas Pesquet sous les mêmes conditions
Vidéo de développement de notre blob:
Voici les résultats de l’expérience Blob-ISS : https://missionalpha.cnes.fr/fr/elevetonblob-resultats-iss
Malheureusement les données sur l’ISS ont été corrompues, ce qui n’a pas rendu facile leur analyse. Mais nous avons quand même pu remarquer la rapidité avec laquelle les blobs construisent des fronts de migrations dans des directions totalement opposées. De plus, des blobs sans nourriture dans un environnement qui s’assèche (exploration) s’endorment plus rapidement que des blobs qui ont accès à une source de nourriture (exploitation). Enfin si les résultats de Thomas Pesquet sont dans les grandes lignes identiques, nous avons pu remarquer que dans l’espace le blob a formé des piliers en 3D notamment dans le protocole exploration.
Outre les expériences réalisées, nous avons pu découvrir que le blob n’est en réalité composé que d’une seule cellule mais que celle-ci peut être gigantesque. Il s’endort dans des conditions de sécheresse, mais se réveille en présence d’humidité, plus jeune et vigoureux : il est donc immortel. Il est jaune vif et informe. En le regardant de près, on perçoit un maillage de veines dans lesquelles circule le protoplasme, « le sang du blob ». Ce réseau permet de distribuer tous les nutriments et autres molécules essentielles en un minimum de temps dans toute la cellule. Le blob est mobile, mais rassurez-vous, il ne vous rampera pas après lors de l’une de vos balades en forêt !
Depuis le blob est rendormi et attends sagement un nouveau réveil … c’est prévu pour bientôt avec certains élèves de premières dans le cadre du projet numérique en enseignement scientifique.
La suite au prochain épisode…